Octave Uzanne / Henri Caruchet, illustrateur
Voyage autour de sa chambre. Illustrations de Henri Caruchet gravées à l'eau-forte par Frédéric Massé, relevées d'aquarelles à la main.
Imprimé à Paris pour les Bibliophiles Indépendants, Henry Floury libraire, Paris, 1896 (Imprimerie Maire, 1897)
1 volume in-8 (28 x 22 cm), de 36 pages, toutes gravées à l'eau-forte (texte et encadrement illustré rehaussé à l'aquarelle), suite complète en noir des eaux-fortes avec remarques sans le texte reliée à la suite.
Reliure d'art moderne (fin XXe siècle) plein chagrin bleu nuit avec incrustation d'une large vague en peau de serpent teintée en vert, titre doré courant sur les deux plats en grosses lettres dorées, auteur doré en haut du dos, tranchefiles main, doublures et gardes de papier Japon estampé de motifs floraux, non rogné, les deux plats de couverture ont été conservés en parfait état. Reliure en parfait état, intérieur parfait. Exemplaire sans rousseurs.
Tirage uniques à 210 exemplaires.
Celui-ci imprimé pour Mr LORIMEY (inscrit au pochoir à l'encre rouge).
Superbe ouvrage magnifiquement illustré par Henri Caruchet dans le plus pur style Art Nouveau et Symboliste.
Le texte a été calligraphié par Antoine Barbier et reporté sur cuivre à l'eau-forte. Les compositions de Caruchet encadrent le texte. Toutes les pages ont été aquarellées à la main sous la direction d'Octave Uzanne. Le volume sort des presses de A. Maire, imprimeur taille-doucier à Paris.
Archétype du très beau livre de bibliophilie fin de siècle.
Provenance : de la bibliothèque Bertrand Hugonnard-Roche avec son ex libris.
Ce court récit autobiographique (nous n'en doutons pas), a été publié une première fois dans le volume intitulé Le Calendrier de Vénus, en 1880. Sous le même titre Voyage autour de sa chambre, Octave Uzanne nous conte cette histoire malheureuse. Qu’est-ce que ce Voyage autour de sa chambre ? Comme l’indique tout à fait explicitement le sous-titre donné par Octave Uzanne en 1880 : Réminiscence. Du latin reminisci (se souvenir) et de menimi (avoir présent à l'esprit). Le narrateur (Octave Uzanne) se souvient de ses premières amours de dix-huit ans. Mais pas n’importe quels amours, un amour, celui d’une seule, disparue dans la fleur de l’âge. « (…) mignardes hantises de mes dix-huit ans » écrit-il. Ce texte est une complainte à l’amour perdu : « Une ancienne chanson d'amour voltige dans la solitude ; dans ce nid charmant où l'on était si bien à deux, il ne reste que des rêves de volupté indécise et la sarabande enlaçante, mystérieuse et sinistre des souvenirs, ces revenants de l'âme qu'on évoque, qu'on chasse et qu'on appelle encore. » C’est un récit charnel où il évoque les « caresses friponnes d'autrefois ». Cet amour était mortel et mortifère : « quand je jetai mon cœur dans ton âme avec la furie des désirs qui se cabrent et l'impétuosité des prurits cuisants, quand je m'agenouillai pour la prime fois devant ta beauté absorbante, quand nos lèvres allangouries se donnèrent la becquée divine, alors, j'aurais dû cesser de vivre ; j'étais Dieu dans la Création ! » Qui pouvait bien être cette « blonde » aux « longues tresses blondes dont parfois dans sa nudité, elle se faisait un manteau d'or. » ? Nous ne le saurons sans doute jamais. Quelle est la part du rêve et de la réalité ? Le narrateur (Octave Uzanne ?) a aimé ! aimé à perdre la raison, dans ses premières années de virilité. Mais « la mort, en surprenant la pauvrette a fauché mon âme avec la sienne » écrit-il. « O la seule amante aimée, je reviens chaque jour faire ce tendre voyage autour de ta chambre ». Confession ? Romanesque ?
Bel exemplaire dans une agréable et originale reliure moderne en chagrin et peau de serpent avec titrage à l'or.
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3 000,00 €Prix
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